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French Section ( 23 Sept 2013, NewAgeIslam.Com)

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‪‪Réfutation de la Fatwa du Sheikh Yousuf Al-Abeeri Soutenant le Massacre Gratuit de Civils Innocents - Cinquième Partie

 

 

De Muhammad Yunus, New Age Islam

(Co-auteur avec Ashfaque Ullah Syed, Message Essentiel de l'Islam, Amana Publications, USA, 2009)

7 février 2013

La Fatwa s'ouvre avec un Maslah (principe) autorisant le meurtre d'enfants, de femmes et de personnes âgées parmi les païens seulement quand ils sont dans un lieu ou une situation où la distinction entre combattants et non-combattants ne peut être faite (i). Elle corrobore ce principe avec un Hadith narré par As Sa'ab, qui déclare que lorsqu'interrogé sur la licéité des raids de nuit alors que les femmes et enfants de l'ennemi peuvent être tués, le Prophète donna cette réponse sibylline : « Ils sont parmi eux » (ii) . La Fatwa répète ensuite le Maslah ci-dessus avec une légère modification textuelle en citant « le point de vue de la majorité des oulémas », et mentionnant Asqalani (Bari Vol. 6 p 146). Elle cite ensuite la clarification de l'Imam Nawawi appuyé par les Imams Malik et Abu Hanifa qui est que le Maslah (ii) n'est applicable que pendant les attaques où la distinction ne peut être faite entre les hommes, les femmes et les enfants. (Volume 7, page 325, Sahih Muslim).

La Fatwa déforme ensuite l'interprétation de la remarque énigmatique du Prophète (ii ci-dessus) en citant Ibn Aseer (Jamiul Usool Vol. 2 p 733) à l'égard des enfants et des femmes et des autres membres de la famille les mettant sur un pied d'égalité vis-à-vis de la Charia (la loi), mais fait référence à Ibn-e-Qadamah (Al Mughni, Vol. 10 p 153) interdisant « tout meurtre ciblant des enfants et des femmes dans leurs foyers durant des attaques nocturnes ». Il cite ensuite l'Imam Ahmad ibn Hanbal pour justifier les raids nocturnes comme « les raids sur les Romains qui avaient eu lieu seulement pendant la nuit ».

La Fatwa réfère également à Ahmad bin Hanbal citant le Hadith d'As Sa'ab (ii ci-dessus)  qui fournit tout son isnad (support) pour établir l'authenticité de la remarque énigmatique du Prophète : « ils sont parmi eux » et paraphrase l'ouverture Maslah (i) ainsi : « Si quelqu'un a l'intention de tuer des enfants et des femmes en particulier, il ne sera pas autorisé ».

La Fatwa se réfère également à l'instruction préalable inconditionnelle du Prophète à Ibn-e-Abil Haqeeq « interdiction de tuer les femmes » et précise avec l'appui d'Ahmad bin Hanbal que le Hadith rapporté par As Sa'ab (ii ci-dessus) est venu après ce Hadith et qu'il établit en conséquence sa validité incontestable.

La Déduction de la Fatwa d'un Principe Général Autorisant à Tuer des Femmes et des Enfants Dans des Attentats

La Fatwa fait valoir que, comme il est clair que le Prophète n'a pas demandé quoi que ce soit au sujet des circonstances impérieuses qui justifient une attaque nocturne mettant en péril la vie des femmes et des enfants, « le Maslah (i) peut être considéré comme applicable à toutes les situations difficiles », et utilise cette hypothèse pour en déduire qu'« il est permis à l'armée islamique de lancer des assauts soudains quand elle trouve ceux-ci impératifs, bien que cela implique la mort gratuite d'enfants, de femmes et de personnes âgées dans le processus même s'il n'y a pas d'urgence à effectuer le raid. Elle fait valoir en outre que, comme l'autorisation de tuer des enfants et femmes pendant les attaques de nuit a pour but d'affaiblir l'ennemi et de briser leur système défensif, les « citadelles » peuvent être détruites, même si les non-combattants sont tués durant le processus.

Déformation Finale de l'Argument de la Fatwa pour Justifier les Attentats du 11 Septembre

Dans sa partie finale, la Fatwa établit un parallèle entre les « citadelles » de l'ennemi et les centres stratégiques et justifie ainsi l'attaque soudaine sur les centres stratégiques de l'ennemi tuant ses guerriers. La Fatwa fait alors un bond sauvage dans son argumentation et assimile les victimes purement civiles du 11 Septembre, à plus de vingt mille guerriers et conclut que lui (le Prophète), qui autorisa le meurtre de personnes innocentes en raison de leur incapacité à se distinguer des guerriers, permettra également la mise à mort de personnes tuées lors des attentats du 11 Septembre, car elles n'ont pas non plus pu être identifiées et distinguées dans les centres stratégiques qui étaient relativement plus importants que les combattants ».

Paradoxalement, la remarque énigmatique du Prophète (ii ci-dessus) citée pour justifier l'assassinat de femmes, d'enfants et de personnes âgées durant des raids nocturnes (i ci-dessus) peut aussi être interprétée comme une instruction de les protéger. Une telle interprétation sera compatible avec la commande coranique d'atteindre les civils du camp ennemi pris dans l'affrontement armé et de les placer en sécurité (9.6) et de ne pas transgresser les limites (2:190):

«Et si l'un des associateurs te demande asile, accorde-le lui, afin qu'il entende la parole d'Allah, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas ». (09:06) * [Lit.,« Cherche à devenir votre voisin. ']

«Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n'aime pas les transgresseurs! » (2:190)

Réfutation de la Fatwa

1. Elle contredit l'ordre coranique de protéger les non-combattants, de leur faire atteindre un refuge (9.6) et de ne pas transgresser les limites (2:190) comme informé par la tradition pré-islamique d'épargner les non-combattants.

2. Elle montre le Prophète comme autorisant le meurtre des enfants, des femmes et des personnes âgées, ce qui contredit son titre coranique de « miséricorde pour toute l'humanité » - Rehmat al 'Alamin (21:107) et milite contre la preuve coranique faite à la pleine lumière de l'histoire que le Prophète était doux envers ses hommes, même après leurs défaillances durant l'expédition d'Uhad (3:159) et d'autres facilement excusés pour avoir pris part à l'expédition de Tabuk (09:43).

3. Elle est essentiellement construite autour d'une réponse très énigmatique du Prophète traduite par « ils sont parmi eux » - une expression qui peut être interprétée comme une instruction pour protéger les non-combattants.

4. Dans une absurde analogie, elle traite les victimes civiles des attaques du 11 Septembre comme plus importantes que les combattants.

Conclusion :

La Fatwa est entièrement construite autour d'un Hadith contenant une réponse sibylline du Prophète concernant la licéité de lancer une attaque de nuit quand les enfants, femmes et personnes âgées pourraient être tués. Bien que traditionnellement considéré comme la deuxième source de droit après le Coran, les juristes, y compris les compilateurs pionniers du Hadith ont exprimé de fortes réserves quant à l'authenticité technique du Hadith qu'ils ont enregistré dans leurs compilations [1] et, par conséquent, toute Fatwa qui repose entièrement sur les Hadiths et opinions morales et n'est pas soutenue par le Coran, doit être étudiée avec beaucoup de prudence. Mais une Fatwa qui contredit le Coran, ou se moque de l'une de ses proclamations (en montrant un homme que la parole divine décrit comme miséricorde pour l'humanité, autorisant le meurtre d'enfants, de femmes et de personnes âgées) comme cette Fatwa (Partie 5) prétend le faire, c'est tout simplement absurde et donc est sujette à incontestable réfutation.

Revue cumulative:

La Partie 4 de la Fatwa avait conclu avec une réfutation cumulative des quatre premières parties pour leur incapacité à tirer une quelconque légitimité du Coran, et comme étant antithétiques au message coranique. Cette partie ne fait aucune référence au Coran et est réfutée de manière déterminée comme ci-dessus. Ainsi, les cinq premières parties de la Fatwa sont individuellement et cumulativement réfutées.

Note : 1.

Défendre le Hadith et ses compilateurs - grands Imams qui sont parfois incompris, voire méprisés

Muhammad Yunus, qui est diplômé en génie chimique de l'Indian Institute of Technology et cadre à la retraite, s'est engagé dans une étude approfondie du Coran depuis le début des années 90, en se concentrant sur l'essence de son message. Il est co-auteur des travaux exégétiques mentionnés, qui ont reçu l'approbation d'al-Azhar al-Sharif, au Caire en 2002 suite à leur restructuration et affinage. Ils ont été approuvés et authentifiés par le Dr Khaled Abou El Fadl de l'UCLA, et publiés par Amana Publications, Maryland, USA, 2009.

URL of English Article : http://newageislam.com/islam,terrorism-and-jihad/muhammad-yunus,-new-age-islam/refutation-of-sheikh-yousuf-al-abeeri-s-fatwa-supporting-wanton-killing-of-innocent-civilians-–part-5/d/10299

URL Quatrième Partie: http://www.newageislam.com/french-section/réfutation-de-la-fatwa-du-sheikh-yousuf-al-abeeri-soutenant-le-massacre-gratuit-de-civils-innocents-–-quatrième-partie‬/d/13605

URL : http://www.newageislam.com/french-section/muhammad-yunus,-new-age-islam/‪‪réfutation-de-la-fatwa-du-sheikh-yousuf-al-abeeri-soutenant-le-massacre-gratuit-de-civils-innocents---cinquième-partie/d/13638

 

 

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