Ne Préparez Aucune Résolution sur la Diffamation de l'Islam Avant Que l'Islam ne Soit Protégé de la Diffamation par la Littérature Jihadiste dans le Monde Islamique, demande Sultan Shahin au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies
De Sultan Shahin, Rédacteur -en -Chef, New Age Islam
Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies
Vingt-quatrième session (du 9 au 27 Septembre 2013)
Point 3 : Promotion et protection de tous les droits de l'homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement
Déclaration orale de Sultan Shahin, Rédacteur -en -Chef, New Age Islam.
Au nom du Conseil Mondial de l'Environnement et des Ressources (WERC)
16 Septembre 2013
Monsieur le Président,
Nous, les musulmans du monde, au moins nos gouvernements, matraquons les Nations Unies depuis 1999 dans notre effort de protection de l'Islam contre toute diffamation. Mais les Etats prétendant parler au nom des musulmans ne sont-ils pas eux-mêmes les pires diffamateurs de l'Islam ?
Lier l'Islam au terrorisme est considéré comme diffamant. On pourrait supposer que les pays musulmans interdisent d'abord la diffamation de l'Islam par les idéologies de la terreur dans leurs propres pays. Toutefois, c'est le contraire qui se passe. Ce sont les médias réfutant les idéologies terroristes islamistes qui sont interdits, comme cela a été le cas pour le site internet appelé New Age Islam il y a quelques mois au Pakistan.
Le porte-parole terroriste Nawa-e-Jihad afghan dont les idées extrémistes ont été réfutées par New Age Islam continue de prospérer. La Fatwa Talibane que New Age Islam a réfutée était intitulée : « Les circonstances dans lesquelles le meurtre de personnes innocentes parmi les infidèles sont justifiées ». N'importe qui pourrait envisager un tel essai diffamatoire envers l'Islam mais pas la République islamique du Pakistan. Or c'est le Web-magazine qui cherchait à réfuter cela, qui fut bloqué.
Il est temps que nous, musulmans, nous décidions, Monsieur le Président. Qu'est ce que l'Islam : une idéologie politique totalitaire, fasciste, suprémaciste et prônant l'exclusivité pour conquérir le monde ou est-ce un chemin spirituel vers le salut ?
La communauté internationale est censée protéger l'Islam des islamophobes. Mais les islamophobes dépeignent l'Islam exactement comme le font les jihadistes. Les jihadistes le décrivent en l'approuvant et les islamophobes le désapprouvent et condamnent. Si les récits islamophobes de l'Islam sont diffamatoires, car ils le sont en effet, les récits des groupes jihadistes dont l'idéologie se développe dans le monde musulman, le sont également. Les deux sont violents, patriarcaux, régressifs, misogynes et basés sur les fantasmes sexuels d'hommes malades. C'est ce récit qui est enseigné dans la plupart de nos madrasas, écoles et collèges.
J'espère que le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies n'examinera pas une résolution sur la diffamation de l'Islam avant que l'Islam ne soit protégé contre la diffamation par la littérature djihadiste dans le monde islamique en premier.
L'Islam n'est bien sûr pas et ne devrait pas être interprété comme une religion de terreur.
Mais la littérature jihadiste et les discours de cerveaux terroristes tels qu'Hafiz Saeed avec une rançon de 10 millions de dollars sur sa tête permettant à certains de se pavaner à travers le pays en appelant au jihad mondial, constituent ce qui est le plus diffamant pour l'Islam.
Selon le programme BBC en Ourdou Sairbeen diffusé récemment, les journaux militants islamistes distribués gratuitement dans toutes les villes du Pakistan sont : « mensuel Al-Charia », « Azaan », « Nawa-e-Jihad afghan », « Hateen », « Murabetoon », « Al-Qalam », « Zarb-e-Momin », « Al-Hilal », « Sada-e-Mujahid », « Jaish-e-Muhammad » et « Rah-e-Wafa ».
A l'évidence, les pays qui viennent ici pour faire du lobbying de manière à protéger l'Islam contre toute diffamation continuent d'autoriser sans interruption les propos et actes diffamatoires envers l'Islam dans leur propre pays, tout en bloquant les médias comme le site islamique multilingue New Age Islam (disponible www.NewAgeIslam.com) qui cherche en fait à protéger l'Islam contre ce genre de diffamation.
Comme mentionné ci-dessus, cela amène également à une autre question pertinente : S'il est juste que les jihadistes appellent l'Islam une idéologie politique pour conquérir le monde, pourquoi les islamophobes ne devraient-ils pas faire de même ? Si Ibn-e-Taimiya, Mohammad Ibn-e-Abdul Wahhab, Abul A'la Maududi et Syed Qutub peuvent faire l'objet d'enseignements dans les écoles, pourquoi soulever une telle clameur sur la Fitna de Geert Wilders, par exemple ?
Si le plus connu des militants jihadistes en Grande-Bretagne, Omar Bakri, a dit la vérité, elle était la suivante : « Si nous laissons de côté les premières images et le son de la page qui se déchire, [Fitna] pourrait être un film de Moudjahidines [islamistes] ».
Lisez la littérature islamophobe circulant autour du globe sur Internet. Vous ne trouverez guère de différence entre la représentation de l'Islam et de termes spirituels tels que jihad faite par les islamophobes et les jihadistes. Les deux propagent une vision d'un Islam militant pour conquérir le monde et établir un califat. La seule différence est que les jihadistes approuvent cet Islam militant et demandent aux musulmans de travailler globalement pour les amener au pouvoir sous un même Khalifa alors que les islamophobes utilisent cette version pour répandre la peur de l'Islam parmi les citoyens pacifiques du monde.
Permettez-moi d'illustrer ce qui constitue un discours acceptable et admissible au sujet de l'Islam pour le monde islamique, mais inacceptable lorsque présenté par les islamophobes dans le reste du monde :
Dans son essai sur le jihad, le fondateur idéologue du Jamaat-e-Islami Maulana Maududi, a déclaré : « L'Islam veut en finir avec tous les États et gouvernements qui s'opposent à l'idéologie et au programme islamique... L'Islam exige la terre - et pas seulement une partie, mais la planète entière ». Si ce n'est pas de la diffamation envers l'Islam, qu'est-ce ? Mais les livres de Maududi sont librement disponibles et utilisés pour laver le cerveau des jeunes musulmans.
Parce que l'Islam est englobant, Maududi croit que l'État islamique ne doit pas être limité à la seule « patrie de l'Islam ». « Il est destiné au monde entier ». Le « Jihad » devrait être utilisé pour éliminer le règne anti-islamique et établir un Etat islamique dans le monde entier », a t-il dit.
Permettez-moi de replacer ceci dans son contexte :
« L'Islam veut détruire tous les Etats et gouvernements de la terre qui sont opposés à l'idéologie et au programme de l'Islam, quel que soit le pays ou la nation qui gouverne. Le but de l'Islam est de mettre en place un Etat sur la base de ses propres idéologie et programme, quelle que soit la nation qui assume le rôle de porte-étendard de l'Islam ou le règne de la nation qui est compromise dans le processus de création d'un État idéologiquement islamique. L'Islam exige la terre, et pas seulement une partie, mais toute la planète.... parce que l'humanité entière doit bénéficier de l'idéologie et du programme de bien-être moral [de l'Islam] … À cette fin, l'Islam cherche à s'appuyer sur toutes les forces disponibles qui peuvent provoquer une révolution et un terme composite pour l'utilisation de toutes ces forces est « Jihad »... L'objectif du jihad islamique est d'éliminer la règle d'un système non islamique et d'établir à sa place un système islamique de la règle d'État ».
--- Maududi dans Jihad fil Islam
Apparemment, la nécessité de trouver ce qui constitue une diffamation envers l'Islam est primordiale. Mais cela nécessiterait une étude approfondie. L'ancien Président du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, Doru Romulus Costea, a pratiquement interdit toute discussion relative à la Charia lors de l'intervention des délégués de l'OCI et a expliqué que nous devions éviter de se livrer à de la « théologie d'amateur ».
Les discussions sur la religion, a-t'il dit, sont « très complexes, très sensibles et très intenses; seuls les érudits religieux devraient étudier de telles questions et la mention de « causes religieuses » pour violations des droits de l'homme n'est d'aucune aide. Il a accepté le fait que c'était insultant pour notre foi, l'Islam, que la Charia soit discutée ici dans ce forum. Mais ces mêmes pays qui considèrent une discussion de la Charia comme insultante pour l'Islam, tout en leur revendiquant un statut divin, essaient également d'imposer la Charia au Conseil des Droits de l'Homme par des voies différentes.
Prenons le cas de la soi-disant Déclaration des Droits de l'Homme du Caire. Elle mentionne la Charia 15 fois. Lisez la objectivement. Il n'est pas difficile de voir que c'est en réalité un effort déterminé de réprimer les droits de l'homme. Il s'agit d'une étude de la façon suprémaciste et exclusive dont les gouvernements musulmans se comportent vis-à-vis du public du monde entier alors que nous blâmons seulement les idéologies islamophobes et jihadistes pour leur propagation d'un Islam suprémaciste et exclusiviste. Certaines parties du document illustrent la raison pour laquelle je considère que la Déclaration du Caire des soit-disant Droits de l'Homme est un document prônant la suprématie de l'Islam et pas utile du tout dans le discours international sur les droits de l'homme universellement reconnus :
ARTICLE 10 : L’Islam est la religion naturelle de l'homme. Il n'est pas permis de soumettre ce dernier à une quelconque forme de pression ou de profiter de sa pauvreté ou de son ignorance pour le convertir à une autre religion ou à l'athéisme.
ARTICLE 12: Tout individu a le droit, dans le cadre de la Loi islamique, de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur comme à l'extérieur de son pays. Devant la persécution, tout individu a le droit de chercher asile dans tout autre pays. Le pays dans lequel il se réfugie doit lui accorder la protection jusqu'à ce qu'il l'amène en un lieu sûr, sauf si l'asile est motivé par la commission d'un délit selon la Loi islamique.
ARTICLE 22: a) Tout individu a le droit d'exprimer librement son opinion d'une manière non contraire aux principes de la Loi islamique. b) Tout individu a le droit d'appeler au bien, d'ordonner le juste et d'interdire le mal conformément aux normes de la Loi islamique. c) L'information est une nécessité vitale pour la société. Il est interdit de l'exploiter, d'en abuser ou de s'attaquer aux choses sacrées et à la dignité des Prophètes. Il est, de même, interdit de faire ce qui viole les valeurs éthiques, provoque la désintégration et la corruption de la société, lui porte préjudice, ou sape la croyance. d) Est interdit l'appel à la haine nationale ou religieuse et tout ce qui constitue une incitation à toute forme de discrimination raciale.
A l'évidence, le monde islamique doit clarifier pour lui-même et pour le monde en général ce qu'est l'Islam et ce qui en constituerait sa diffamation. Si les récits islamophobes de l'Islam sont diffamatoires, les récits des groupes jihadistes dont l'idéologie se développe dans le monde musulman le sont également. Comme je l'ai déjà dit, les deux sont violents, patriarcaux, régressifs, misogynes et basés sur les fantasmes sexuels d'hommes malades. Il n'y a guère de différence entre les deux récits, bien que l'un l'approuve et l'autre le désapprouve et le condamne. Et il convient de rappeler que c'est ce récit islamophobe du jihad qui est également enseigné dans la plupart de nos madrasas, écoles et collèges des pays musulmans.
Les Nations Unies ne devraient pas hésiter à enquêter sur ce qu'est l'Islam et ce qui en constituerait sa diffamation par crainte que cela puisse conduire à un discours théologique. Si des déclarations solennelles de droits de l'homme peuvent être formulées en des termes qui sont profondément théologiques et constituent le noyau d'idéologies comme le wahhabisme - généralement liées à la terreur et à l'utilisation de la force dans les sociétés islamiques – le monde a-t'il le choix si ce n'est de s'engager dans une enquête théologique ?
Je me réfère ici au verset coranique amr bil maaroof nahi anil munkir (ordonner le bien et interdire le mal) sur lequel tout l'édifice de la coercition et des pratiques inhumaines des Talibans et Boko Haram et de leur source idéologique en Arabie Saoudite et au Pakistan est fondé. L'article 22 B de ladite Déclaration du Caire des Droits de l'Homme n'est qu'une traduction étendue de ce verset : amr bil maaroof nahi anil munkir. J'ai déjà mentionné que cette déclaration mentionne la Charia 15 fois. Donc, si la Déclaration du Caire peut être une partie du discours international sur les droits de l'homme, pourquoi pas le Coran, les Hadiths et la Charia? En toute honnêteté, la communauté internationale ne peut pas éviter une exploration en profondeur de la théologie islamique alors qu'elle aborde les questions des droits de l'homme dans les pays islamiques ou que des résolutions sont passées sur la diffamation envers des religions, notamment l'Islam.